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Aux gouffres des ruelles, des bi-cross sanglants
passent des péages de rosaces,
des chasseurs de colonnes veillent à poser de guingois
des trames berbères où 1es verres de rasoirs épè1ent
des langues dé coquillages pourpres,
quelques cailloux poussent des charrettes, des jeux de
sept guenilles.
S'épouillent des poseurs de pansements, de vertus, de
moutons noirs.
Des châles de crédits piègent les étoiles sous des
filets d'écumes parsemées de coupures de presse.
Aux comptoirs des pharmaciens braillards,
des voleurs de silences. échangent quelques tricycles de
godilles avec les contrebandiers du brouillard, bâtant
, 'des chattes géantes.
Le bitume se terre serré contre les dents des
nouveaux-nés, bercés de singles éclatés pneumatiques
pilons et tambours africains.
Des casaques se déchirent au passage, hordes
dorées, battes de base-ball et juke-box de silice
dosette thibétaine.
Des aiguilles de fer, d'acupuncture, se cachent dans
les oreillers des musiciennes, gerbes de magnétoscopes,
offertes aux flammes,
boudoirs électriques.
In Décharge n° 70 (novembre 1992)
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en pensée : très très ..vif remerciement à Jacques Morin qui a pu retrouver ce txt. dommage que je ne puisse reproduire la mise en page. C'était les débuts de la pao, je venais d'acquérir un tit bout de papier de plus, après une année de formation, un truc moins sérieux que les autres : je crois que c'était un brevet professionnel de compogravure, quelque chose comme ça, en plus du "cap" de pao. un truc que des milliers de gens ont obtenu sans jamais pouvoir le faire valoir pour travailler. Le mieux dans ces années était de bosser en free pour des gens qui cherchaient des flyers ou des affiches vite faits. Posséder un mac, un scan et un syquest permettait de gagner trois sous mais surtout de perdre beaucoup de temps à faire des C.V. pour les copains qui cherchaient du boulot. Mais la question était comment acheter ce matériel ?