Maurice G. DANTEC

M.G. DANTEC est mort. Chez lui. Avec sa fille et sa femme. Il s'est payé son infarct, comme moi à peu près au même âge.Mais bon, il ne s'est pas relevé. De toute façons; il était en feu depuis un moment et il grillait toute la saloperie qui pouvait l'approcher. J'ai appris ça hier soir, par hasard. Cela m'a affecté profondément. Dans ma tête défilent plein d'images de lui, depuis hier soir. Des paroles. Plein de trucs. Je ne sais pas ce qu'on ressent quand un écrivain qu'on aimait et qu'on a croisé meurt brutalement. Comme ça. Je voudrais retrouver les quelques mails qu'on s'est échangés. Ses réponses laconiques sur l'écriture. je voudrais retourner en arrière. Relire le Théâtre, Délirer encore. Croire de nouveau à plein de trucs. Je ne sais pas ce qu'on ressent. J'ai pris une claque.Faut que ça se passe. Bon dieu comme ça me fait chier ! Toute cette putain de vacherie de haine que les méchants lui ont mis sur les épaules, en plus ! Ce mec était en feu ! EN FEU ! Y'a comme un vide autour de moi, quelque part. Plus de nouvelles, plus rien. On néglige de suivre l'autre, même de loin et puis on apprend qu'il est mort. Ce mec s'est fait brûler pour quelques grammes de vérité littéraire. Et que hurlent les connards en meute, on s'en fout. Juste c'est un jour de merde.

"Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs, Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel, Et qui la médite jour et nuit!…" (ps11)