La radio lit Carver. parle et parle de scènes de ménage, de balles dans la peau, de coeur brisé. Les dialogues s'affolent, veulent faire. C'est dur les dialogues. C'est compliqué les dialogues. Les vies chez Carver sont minimales, seulement. Et traduites. Bien plus fameuses et minuscules avec Michon, le roi ! Qui vient, dit il, quand il veut ! Saint Ex sur le tabouret, posé sur François Cheng.. Une pile de dossiers cartonnés. des titres, des rubriques au feutre large et noir. Cartes vélov, bibli grand Lyon, fnac. Le progrès aussi, comme en vacances et le canard enchainé.C'est un soir de pleine lune.Dilatée dans le signe du lion. New York est dévastée par une tempête. Jonas la bien nommée. 60 cm de neige à Times Square et le blizzard qui défonce tout. Soeur Marie Paule nous a envoyé un sms plein de gentillesse comme chacun de ses messages. L'hermitage aussi est sous la neige. C'est la veille du 3° dimanche du temps ordinaire. Dans l'oratoire aux murs de granit les psaumes 112 et 115 ont été lus. Comme chaque jour depuis plusieurs siècles, on a prié le rosaire. Tout à l'heure, l'infirmière est passée faire son injection de neupogene. le taux de leucocytes continue d 'augmenter. Le labo a appelé pour signaler un taux alarmant de globules blancs. Il convient de vous rapprocher de votre médecin, si ce n'est déjà fait, vous devez vite prendre des antibiotiques a dit le jeune homme au téléphone. Elle avait mis le haut parleur : "je suis de permanence, je suis responsable du pôle urgence."
Bientôt plus rien d'admirable
la pierre familière
grise et de rosée
sainte Anne
un murmure qui clame
dans le néant
un saut de ligne
un haut de lumière
un verre souvenir
afin de retrouver le bon chemin
on éteint cette fameuse radio
et enfin s'arrête le massacre
toutes paroles et meurtres
suspendus clos
non pas d'un mur mais des mots
qui cherchent le salut le silence.
la nuit
l'oubli et le souffle
"Il viendra,
Un soir
Où nul ne l’attend plus,
Peut-être.
Appelé par son nom,
Quelqu’un tressaillira.
Au cœur sans mémoire,
Qu’un temps soit accordé
Pour qu’il se souvienne !"